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jeudi, mai 28, 2015

50 nuances de Grey ; une sombre histoire de bagnole


Blanquette vient de voir « 50 nuances de Grey » (heureusement sans débourser un centime).

Résumé

Anastasia rencontre Christian Grey. Elle l’aime et ensemble ils vont faire des trucs de dingues, comme par exemple diner chez les parents de Christian.

Anastasia possède une jolie VW coccinelle de collection mais pour son diplôme, Il lui offre une voiture rouge ;
Christian : C’est pour ton diplôme, félicitations !
Anastasia : Mais j’en ai déjà une, ou elle est ?
Christian : J’ai demandé à Taylor d’en tirer un bon prix !

Mais à la fin du film elle ne l’aime plus ;
Anastasia : J’voudrai récupérer ma voiture !
Christian : Taylor l’a déjà vendu !
Anastasia : Alors j’voudrai que tu me donne l’argent s'il te plait !
Christian : Je t’enverrai un cheque !
Anastasia : D’accord !

Maintenant, Blanquette a hâte de voir « 50 nuances de Grey 2 » pour savoir si elle a bien reçu son chèque.

#fiftyshadesofgrey   #cinema  

mardi, mai 26, 2015

lundi, juin 10, 2013

Blanquette is now on Google Plus...



Chers lecteurs,

Je vous prie de m'excuser si j'ai momentanément arrêté de tenir mon blog à jour
mais depuis que j'ai découvert Google+... 

Si vous le souhaitez, vous pouvez me rejoindre sur ma page G+.

A bientôt,
Blanquette

mardi, juin 28, 2011

Moue millimétrée

On pourrait presque en rire. L'équipe de TF1, pardon, sous-traitante de TF1 (1), qui filme une attachée de presse d'Eric Ciotti, président du conseil général des Alpes-Maritimes, jouant les mères de famille dépassées, cette équipe n'imagine-t-elle pas une seconde que la supercherie sera découverte à la seconde même de la diffusion du reportage ? L'attachée de presse du président doit tout de même être un peu connue parmi les élus du conseil général, y compris les élus d'opposition ! Jusqu'à la justification des bidonneurs, aussi confondante que le reste: "une maman devait témoigner, elle n'est pas venue", a expliqué (2)le directeur de la communication du conseil général. Traduisons: le conseil général avait réquisitionné une authentique mère-dépassée-ne-voyant-d'autre-solution-que-la-suppression-de-ses-allocations. Mais, sans doute dépassée par la situation, elle ne s'est pas présentée. Sublime aveu: il fallait que la mère dépassée colle parfaitement au casting des mères dépassées. Elle devait être dépassée, oui, mais juste ce qu'il faut, pour coller au scénario, et justifier la moue millimétrée de Pernaut, au retour plateau (ledit Pernaut, dans ses "excuses", a d'ailleurs oublié un précédent, comme nous le signalions hier (3)).

Reste un mystère: puisqu'ils savent que la supercherie sera découverte, pourquoi la commettent-ils tout de même ? Une seule hypothèse: tous les protagonistes, équipe de tournage, attachée de presse, tous ont si bien interiorisé qu'un JT n'est que mise en scène, casting, et illustration de scénarios pré-écrits, ils ont si bien intégré leur rôle de fournisseurs de témoins plus ou moins douteux (notre dossier complet est ici (4)) qu'ils ne se soucient même plus des quelques grammes de "réel", qui doivent tout de même cautionner l'ensemble du produit. A vivre dans la fiction, on oublie le réel. L'affaire rappelle la savoureuse affaire de la fausse femme de polygame, inventée par Le Point (5). Elle rappelle aussi les mises en scène (6) de "La cité du mâle", documentaire d'ARTE qui présentait tous les jeunes d'une cité comme des machos. Puisque ces cancres, machos et polygames, ne collent pas assez avec l'image que nous souhaitons en donner, alors retouchons, mettons en scène les cancres, machos et polygames.

La télé n'a pas le monopole des truquages. Les ministres s'y entendent aussi très bien. Il y aura fallu plus d'un mois (7), de persévérance de la rubrique Désintox de Libé, mais c'est fait (8): poussée par les syndicats, la direction de l'INSEE a fini par démentir le mensonge du ministre Guéant, qui avait affirmé que les deux tiers de l'échec scolaire en France étaient imputables aux enfants d'immigrés. Là encore, mystère: pourquoi le mensonge originel de Guéant, pourquoi sa persévérance dans le mensonge, jusqu'à aller faire porter des droits de réponse à Libé, par motard officiel ? Conviction sincère de sa bonne foi ? Certitude de l'impunité ? Douce habitude des petits mensonges, jamais démasqués ? Allez savoir. Reste aussi une autre question: est-il bien nécessaire de se battre ? De fait, le rectificatif de l'INSEE n'aura jamais le quart, le dixième de l'impact d'une parole ministérielle, et même Libé d'aujourd'hui préfère consacrer sa manchette à coller à l'agenda de Martine Aubry, plutôt qu'à cette victoire sur Guéant. Est-ce donc bien la peine de se battre ? Oui. Et de toutes manières, il n'est pas d'autre choix, face à l'avalanche des mises en scène et des mensonges, que de coller aux faits, même loin des gros titres, et des projecteurs. Et faire ensuite confiance à toutes les bonnes volontés, pour porter cette victoire, où elle doit être portée.
Daniel Schneidermann

vendredi, juin 24, 2011

Des centrales au géranium enrichi !


 












Un peu de poésie dans ce monde atomique! Imaginons que la bombe supposée planquée dans la centrale de Chinon soit un paquet de graines florales... Quel bonheur de la voir exploser en un bouquet printanier. Et le nuage atomique ne serait qu'un nuage de pollen menaçant les allergiques du continent européen. Excusez-moi, je délire...
En promenade à Nyon (Suisse) pour le festival Visions du Réel, j'ai dégotté cette carte postale dans une charmante librairie qui faisait face au château. Ce sont les éditions Plonk & Replonk qui ont commis.
Laure Noualhat 

Standardisation du contrôle-commande

Les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont émis lundi des réserves sur les systèmes de sûreté des réacteurs nucléaires EPR. Elles demandent aux exploitants et fabricant «d'améliorer la conception initiale de l'EPR», selon une déclaration commune. Une déclaration qui intervient alors que deux de ces réacteurs de troisième génération sont en cours de construction en France et en Finlande.
Le niveau de sûreté des systèmes de contrôle-commande, cerveau de l'EPR, avait déjà été mis en cause en avril par l'Inspection britannique des installations nucléaires (NII), pays où les groupes français Areva et EDF se proposent de construire quatre réacteurs.
La critique porte sur la trop grande interconnexion entre deux systèmes de contrôle, supposés être indépendants, l'un faisant fonctionner le réacteur et l'autre assurant sa sécurité. «L'indépendance de ces systèmes est importante. En effet, si un système de sûreté est appelé à servir en cas de perte d'un système de contrôle, alors ces deux systèmes ne doivent pas faillir simultanément», soulignent lundi les autorités de sûreté du nucléaire française (ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK).
En conséquence, les exploitants se voient demander «d'améliorer la conception initiale de l'EPR». «Il incombe aux exploitants et au fabricant Areva de répondre aux questions techniques soulevées par leurs autorités de sûreté», des solutions différentes pouvant être proposées par chaque exploitant «pour pallier la perte de systèmes de sûreté», selon la déclaration commune.
Dans une lettre adressée au directeur de l'ingénierie nucléaire à EDF, le directeur général de l'ASN, Jean-Christophe Niel, lui demande «d'examiner dès à présent des dispositions de conceptions différentes», car la «certitude d'aboutir in fine à une démonstration de sûreté acceptable fondée sur l'architecture actuelle n'est pas acquise». L'ASN relève que la «complexité» de cette architecture «rend difficile l'élaboration d'une démonstration de sûreté satisfaisante».
Pour le groupe Areva, «la sûreté du réacteur n'est pas mise en cause». Areva «soutient la démarche commune des autorités de sûreté nucléaire qui vont dans le sens d'une standardisation du contrôle-commande», a déclaré à l'AFP une porte-parole du constructeur.
La «renaissance du nucléaire est décapitée», s'est pour sa part réjoui le mouvement «Sortir du nucléaire», qui demande «l'annulation générale du programme EPR», et en particulier du chantier en cours à Flamanville (Manche) et du réacteur prévu à Penly (Seine-Maritime). «Sur le plan technique, les deux principaux réacteurs actuellement sur le marché, l'EPR français et l'AP 1000 américain, rencontrent de très graves difficultés, tant sur le plan de la sûreté que sur les chantiers déjà engagés», ajoute l'association anti-nucléaire dans un communiqué.
Destiné à devenir le premier réacteur EPR de troisième génération au monde, le réacteur d'Olkiluoto en Finlande, prévu initialement pour l'été 2009, accumule les retards et les dépassements de coût. Son entrée en service pourrait être de nouveau retardée au-delà de juin 2012, a prévenu à la mi-octobre le commanditaire TVO.
(Source AFP)

Une nation de schizophrènes ?

Un sondage TNS-Sofres a été réalisé fin octobre pour essayer de décrypter le complexe rapport des Français à l'économie et à l'entreprise. Le résultat en est troublant.  Il a été demandé si certains mots évoquaient des valeurs positives ou négatives. Certains termes sont sans surprise des valeurs-repoussoir: mondialisation, capitalisme, profit, libéralisme (avec respectivement 73, 72, 56 et 53% d'opinions négatives). D'autre résultats sont plus surprenants: la nationalisation est majoritairement une valeur négative tout comme le protectionnisme (52%/48%), l'entreprise privée (28% négatif) est mieux vue que l'entreprise publique (33%) et que l'administration (51%). Enfin, les valeurs travail/argent/consommation sont plébiscitées (84%/71%/66% de positif) mais aussi... le temps libre (94% de positif). On peut dire que ces simples attributions sont bourrées de paradoxes: le libéralisme est majoritairement repoussé mais les nationalisations aussi (retour du "ni-ni" ?) et, plus surprenant, les Français ont plus confiance dans le privé que le public. Le capitalisme et le profit sont conspués mais pas l'argent et la consommation. Le travail est une valeur-refuge (une des explications de l'élection de Nicolas Sarkozy?) mais le temps libre aussi (donc a priori pas de remise en cause des 35h).

Ces multiples paradoxes montrent que les français sont perdus. Mais surtout qu'une dichotomie (voire schizophrénie) croissante s'opère entre l'individu-consommateur qui ne veut pas changer son mode de vie (consommation, protection de l'Etat, pollution) et l'individu-citoyen qui ne veut pas subir les conséquences des actes de l'individu-consommateur (capitalisme effréné, taxes, dégradation de l'environnement).
Les sentiments à l'égard de l'entreprise sont eux aussi paradoxaux. Dans le même sondage, on apprend qu'une majorité de Français pensent que les écarts de salaire sont trop grands, que les intérêts des patrons et des entreprises sont massivement divergents de ceux des salariés ou encore que la politique gouvernementale est très fortement favorable aux entreprises au détriment des salariés. Le lien semble donc durablement dégradé. Notons également qu'une majorité de français ne fait pas confiance aux syndicats pour les représenter. Seuls contre tous donc.
Si l'on détaille les résultats, ce constat est à nuancer. D'abord, il y a une très forte disparité selon la taille des entreprises. Plus l'entreprise est grande, plus les salariés ont le sentiment que les intérêts société/patrons/salariés sont divergents (61% dans les TPE, 27% dans les grands groupes). Ce qui se traduit par une appétence pour les actions revendicatives des plus softs (travailler moins) aux plus dures (grève, dégradation, séquestration) plus grande dans les grands groupes. De même, le degré de fierté, de confiance, d'attachement est beaucoup plus fort dans les TPE.
Ce qui est beaucoup plus surprenant, c'est la position des fonctionnaires. Dans des proportions très fortes, ils jugent que l'Etat-patron sait moins s'adapter, se soucie beaucoup moins de leur sort qu'un patron du privé et même... que leur employeur est peu solide (% moindre que parmi les salariés des TPE!). Les fonctionnaires considèrent également que leur sécurité de l'emploi est plus faible que les salariés du privé. Enfin, les slogans sarkozyens fonctionnent puisqu'une majorité de français considèrent qu'ils sont prêts à "travailler plus pour gagner plus" (53%).
Un sondage CSA-Anact-France Info-la Tribune de 2006 fournissait lui aussi son lot de surprises. Sur un autre angle, il nous apprenait que les travailleurs précaires (CDD voir intérimaires) se sentaient plus impliqués, plus reconnus et pensaient avoir plus de possibilités d'évolution que les CDI. L'article de Libération de l'époque concluait par: "Finalement, et contre les idées reçues, le salarié «type» le plus heureux (envie de travailler, reconnaissance, autonomie et climat social) est titulaire d'un CDD, travaille dans une entreprise de moins de 20 salariés située en province et occupe (fait plus logique) un poste d'encadrement ou de «profession intermédiaire»".
Incroyable France qui vilipende le libéralisme et le capitalisme mais ne fait aucune confiance à sa fonction publique. Incroyable France qui dénonce la précarité à tout bout de champ et s'arcboute contre tout changement du contrat de travail mais où les CDD se sentent mieux que les CDI, où les salariés de TPE se sentent plus motivés, reconnus et plus... protégés que les fonctionnaires.
Dans ce contexte, il paraît très complexe, pour un gouvernement de droite comme de gauche, de dégager un consensus ou même une majorité a minima sur une politique économique claire, lisible et qui ne soit pas une politique court-termiste, des petits pas ou du "zig-zag". Le modèle français est aujourd'hui écartelé entre une fonction publique puissante mais insatisfaite et non-motivée (pour maintes raisons, la mauvaise gestion RH de l'Etat n'y étant pas pour rien), des grandes entreprises qui se rapprochent de cet état d'esprit, un tissu de TPE/PME avec des salariés plus investis mais qui reste fragile et peine à se développer, un système de protection (contrat de travail) qui freine l'économie mais ne semble pas satisfaire ses bénéficiaires, une adhésion des salariés à la valeur travail mais aussi à la valeur temps libre et enfin une schizophrénie entre la volonté de consommer et le rejet des fondements de la société de consommation. Une refondation de ce modèle s'impose. Espérons que ce sera un des enjeux de la prochain présidentielle.