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vendredi, février 29, 2008

Peut nuire gravement à l'humanité

Les Français sont en train de se poser la question de savoir s'ils ne devraient pas imprimer sur les paquets de cigarettes (dont le prix vient d'ailleurs d'augmenter considérablement) la photo d'un fumeur atteint du cancer du même nom ainsi que la mention "Le tabac tue". L'effet sera-t-il suffisamment dissuasif que pour décourager les futurs consommateurs ?
L'idée n'est pas bête et pourrait faire des petits.
On ferait imprimer sur les sachets de bonbons des photographies de dents gâtées et sur les étiquettes des bouteilles de bière ou de whisky des clichés d'accidentés de la route perdant leurs derniers litres de sang dans le bas fossé.
Sur chaque emballage plastique, chaque canette, chaque bouteille d'eau minérale, une vue de décharge publique où s'entassent pour des siècles et des siècles les rebuts de notre société d'hyper consommation.
Sur nos T-shirts, casquettes et chaussures de sport, on verrait le portrait des enfants esclaves qui, dans des caves obscures quelque part en Asie, pour quelques centimes d'euro, cousent de leurs petits doigts les vêtements que nous porterons seulement quelques fois avant de les bazarder parce que le coloris ne sera plus de saison.
Il faudrait aussi apposer sur chaque litre d'essence l'image d'une mouette mazoutée et sur chaque baril de pétrole, celle des terres inondées par les océans qui vont bientôt déborder, suite au réchauffement de la planète ou celle de populations martyrisées par des guerres dont le seul but est de préserver l'approvisionnement « d'or noir » des pays les plus riches et les plus égoïstes du monde.
Excusez-moi, je m'énerve. Au fond, la meilleure solution serait peut-être, tout simplement, de faire imprimer sur les billets de banque cette mention : "Peut nuire gravement à l'humanité".
Philippe Geluck

dimanche, février 24, 2008

Blanquette à la mer

Après la plage, sur le port, elle a croisé un drôle d'agité.

Blanquette au supermarché

Heureusement que je ne mange que de l'herbe open source s'est dit Blanquette.

Blanquette était au salon de l'agriculture

Et elle a été choquée par ce garçon mal poli, et pourtant elle n'est qu'une chèvre.

vendredi, février 22, 2008

Dieu c'est une idée qui peut être interessante...

Personne n’y a prêté attention. Mais dans son discours au dîner du CRIF, le président de la République a bel et bien annoncé qu’il entendait introduire un enseignement religieux à l’école publique. Bakchich décrypte le propos présidentiel et livre les pièces du dossier.

mercredi, février 20, 2008

Qui est ce ?

Voici une interview.
D’après vous, qui parle ainsi et de qui est-il question ?

Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?
QUI ? : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.
Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?
QUI ? : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.
Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?
QUI ? : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.

Et la liberté de la presse dans tout çà ?
QUI ? (pouffant de rire) : Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

*Il s’agit bien de Victor Hugo qui parle ainsi de Napoléon III*
*Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », le pamphlet républicain contre Napoléon III.
*Ce texte n’est-il pas d’une brillante actualité ? L’Histoire se répéterait-elle ?*


vendredi, février 15, 2008

Cela n'ajoute rien, hormis du pathos

Pour le philosophe, le parrainage d'enfants juifs morts en déportation par des élèves de CM2 relève de la «tyrannie de la pénitence .
LE FIGARO. Que pensez-vous du parrainage des enfants juifs morts en déportation par des élèves de CM2souhaité par le président ?
Pascal BRUCKNER. Cela n'ajoute rien, hormis du pathos. Si l'on veut rendre hommage aux victimes du nazisme, il ne sert à rien de renverser le cours de l'histoire, de les célébrer sans cesse. Cela ne lavera pas le péché de la collaboration. Le nazisme a été vaincu. Maintenant, si nous voulons honorer les victimes, il faut éviter que cela se reproduise et combattre les avatars de la dictature, de Kadhafi à Bouteflika.
La connaissance du passé ne permet-elle pas de combattre l'antisémitisme ?
On confond mémoire et histoire. Ce qui doit s'enseigner à l'école, c'est l'histoire. Mais Nicolas Sarkozy fait son marché dans toutes les communautés. Il fait allégeance à Rome, puis à la «religion de la Shoah»,dont on connaît pourtant les limites. On ne lutte pas contre l'antisémitisme en présentant les Juifs uniquement comme des victimes. Cela ne fait qu'alimenter la rage de ceux qui les jalousent. Ils se lancent dans la surenchère, l'exhibition des souffrances, dans l'espoir de les détrôner. Comme avec Dieudonné, ou encore à Durban où les participants présentaient l'intifada comme une Shoah.
Faut-il renoncer au devoir de mémoire, au nom de la concurrence des mémoires ?
Le devoir de mémoire défi­ni par Primo Levi est l'obligation faite aux survivants, aux té­moins, de dire, de raconter. Pas celle de commémorer.
Les enfants sont peut-être plus réceptifs à cette histoire tragique ?
Les jeunes sont gavés de Shoah depuis des années et cela n'a pas empêché la montée de l'antisémitisme dans les banlieues. Cette fois, on propose une approche encore plus sen­timentale. En parlant aux en­fants d'autres enfants, comme si les adultes ne pouvaient plus comprendre. C'est une initiative dangereuse qui va ajouter du pathos et faire dire, une fois de plus : «y'en a que pour les Juifs». La compassion, c'est dangereux.

Expertise psychiatrique

La nouvelle idée de Nicolas Sarkozy : «confier la mémoire» d’un enfant déporté à chaque élève de CM2.
Ne serait-il pas encore temps de demander d'urgence une expertise psychiatrique du président ?

mardi, février 12, 2008